vendredi 28 mai 2010

URGENT APPEAL - MADAGASCAR RELIGIOUS MOVEMENT

We religious leaders within the « Religious Movement » in Madagascar strongly condemn the violence committed to the Malagasy people, particularly to us. We were trying to hold an open air worship service on May 20th but the military force led by colonel Richard Ravalomanana shot to the crowd. One of our fellow pastor was shot dead and another one brutalised, beaten, humiliated, wounded, and arrested by the military force and then put into pre-trial detention. He suffers from his wounds and has not yet received any appropriate medical care since his detention on May 21st. Human rights are continuously violated.

Eight of us are still now hiding for the facto government is prepared to arrest us. We are very much concerned about our families, our congregations.

Therefore we ask support from the international community and other human right organisations. We ask all of you to put pressure upon this facto government to put an end violence, threat, and arrest, that they release pastor Valisoa Rafanonerantsoa and other political prisoners.

Antananarivo, May 27, 2010

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Association AJPA Madagascar

dimanche 9 mai 2010

Madagascar - L'article du Professeur Adolf Rakotomanga

«C’est en gardant le silence au lieu de hurler que l’Homme devient un lâche» (Abraham LINCOLN)

Nous portons le deuil dans notre âme et conscience depuis le 17 mars 2009, date du début de la tragédie qui s’est abattue sur le Pays et qui a provoqué sa rapide et inexorable décomposition : décomposition morale, politique, économique, sociale, culturelle.

Les Institutions sont devenues des caricatures et la démocratie réduite à d’horribles oripeaux. Madagascar vit sa plus noire de son existence après celle de 1947 et prend l’allure d’un Pays occupé, comme l’était en son temps une certaine France par l’abominable régime nazi.

Nous sommes horrifié et indigné du fait de cette même France qui vient de tomber les masques. En présentant d’une façon éhontée et grossière « sa feuille de route » qu’elle prétend substituer aux accords cosignés de Maputo et d’Addis-Abeba, accusés par elle d’inapplicables (1).

Nous comprenons alors pourquoi Andry Rajoelina n’a pas hésité à renier sa signature. Parce que l’Etat français, embusqué derrière lui, n’a pas trouvé ses comptes dans ces accords.

Nous comprenons alors, d’une façon fulgurante, pourquoi la situation est bloquée et par QUI : parce l’Etat français a dans ses papiers son propre schéma, plus conforme à ses intérêts et à son objectif ultime.

Le 27 mai 2009, depuis l’Afrique du Sud Marc Ravalomanana n’avait-il pas accusé les Français d’avoir été derrière le coup d’Etat ? C’est à peine si les médias en ont fait mention (2). Nous savons maintenant que le Président, qui possède sans aucun doute ses propres sources de renseignements, n’a pas fait cette déclaration dans un moment de délire ou d’égarement.

D’ailleurs, un faisceau de faits convergents balise la traçabilité de l’implication de l’Etat français dans la persistance de la situation actuelle.

* la présence auprès de Andry Rajoelina dès les premières heures du putsch d’un Conseiller français,
* l’activisme forcené de son représentant sur place (présentation de lettre de créance, présence physique lors du sacre du « nouvel Homme fort de Madagascar », rencontres incessantes avec ce dernier et avec d’autres personnalités susceptibles de servir de jokers à la solde de la France,
* l’accueil de ce dernier par Paris après le camouflet à lui infligé par l’Assemblée Générale de l’ONU (septembre 2009),
* sa rencontre largement médiatisée avec des parlementaires UMP en France,
* le grouillement pathétique des émissaires du Quai d’Orsay sur les lieux lors de Maputo 2,
* la sortie, à point nommé, de cette « feuille de route », présentée par Alain Joyandet et aussitôt agréée par Andry Rajoelina lequel est prêt, semble-t-il, à la signer les yeux fermés,
* l’embargo de la presse française sur la tenue quasi-quotidienne des manifestations des partisans de la Légalité et les Accords de Maputo / Addis-Abeba, ainsi que sur l’émergence du Mouvement des Ecclésiastiques (Hetsiky ny Mpitondra Fivavahana),
* le silence étonnant de l’importante communauté française à Madagascar, témoin privilégié des évènements,
* très subsidiairement, la très suspecte « Lettre ouverte » d’un Père Pedro (3)(récemment décoré de la Légion d’Honneur française) adressée à Louis Michel, Commissaire européen au développement et à l’aide humanitaire et actuellement co-président de l’assemblée paritaire ACP-UE.

Evidemment, cette liste n’est pas exhaustive, car ne sont évoqués ci-dessus que les faits les plus visibles. Mais qui constituent au total l’équivalence d’une reconnaissance officielle de fait de la France à l’endroit de l’Autorité de fait Malagasy.

Ce faisant, l’Etat français reste fidèle aux grandes manœuvres, très « géopolitiques » et à quelques variantes près, déployées dans maints Pays Africains (Côte d’Ivoire, Congo Brazzaville, Mauritanie, Gabon, Niger, etc…). Ce qu’il n’a pas apparemment prévu, c’est cette mobilisation quasi-immédiate contre le coup d’Etat, autour du thème de la Légitimité et de la Légalité, radicalisé depuis par celui de la Défense de la Souveraineté et de l’Indépendance.

Malgré la guerre d’usure que lui imposent l’Autorité de fait, le Peuple Malagasy ne va pas prêter main forte à l’Etat français dans son acharnement à vouloir de nouveau planter, en plein XXIème siècle, son tricolore en haut du Palais de Manjakamiadana !

Car il nous semble très clair à présent : les autorités françaises veulent à tout prix que la Grande Île reste française et que le futur Président (qu’elles essaient de faire élire dans des élections forcées) soit un « ami de la France ». A l’instar de maints Chefs d’Etats Africains, contestés et haïs par leurs Peuples car élus dans des conditions nébuleuses. Cela signifie, dans le cas de Madagascar, que tous les moyens leur sont bons, pour empêcher le retour au pouvoir d’un certain Marc Ravalomanana.

A posteriori, nous osons affirmer que si ce dernier n’avait pas pu quitter Iavoloha pour l’exil en mars 2009, il y aurait (au sens propre) laissé sa peau. Cela aurait en effet arrangé beaucoup de monde et un Etat en particulier. Et sa mort, comme celle du Colonel Ratsimandrava, aurait constitué une énigme de plus, à jamais élucidée. Ou alors, ses ennemis auraient prouvé « qu’il s’est suicidé » ?

En 2009, le PNUD a publié le classement de tous les Pays du Monde(4)selon leurs IDH 2007 respectifs… Madagascar y tient le 145ème rang sur 182 et appartient en 2007 aux Pays à IDH moyen. Sur les 25 Pays classés derniers (à IDH faible) 11 sont des ex-colonies françaises.

Nous refusons de croire que c’est là le fait du hasard ou d’un quelconque malédiction. Certes les dirigeants de ces Pays et leurs Peuples y ont certainement leur part de responsabilités. Mais à y regarder de près, les poids de l’esclavage et de la colonisation, relayés par les manœuvres incessantes de ce qu’on appelle la Françafrique font que l’Afrique reste un continent noir, noir de violences, de misères, de pillages, de corruptions, d’élections forcées et truquées, de coups d’Etat, de génocides… et se trouvent reléguées au rang des pays immergents.

Pour s’en convaincre, il faut entendre le discours de M. Sarkozy, prononcé le 26 juillet 2007 à l’Université Cheick Anta Diop du Sénégal. Discours, édifiant s’il en est, et qui a soulevé l’indignation de nombreux intellectuels Africains (5). Il y a manié en effet, avec sa manière à la fois directe et insidieuse la basse flatterie et les contre-vérités, démontré sa méconnaissance de l’Histoire de l’Afrique Noire et ses Peuples. Pour mieux culpabiliser sans vergogne ces derniers et mieux édulcorer les responsabilités de la France coloniale passée et présente.

De la repentance, il n’a voulu rien entendre. Au contraire, c’est à peine s’il n’a pas exigé de la part de l’Afrique ingrate, le pardon à la France Eternelle, grand bâtisseur de ponts, de route, d’écoles, d’hôpitaux !

Qu’on ne se méprenne pas sur nos propos. Nous même de formation française. Nous respectons le Peuple Français et la France, celle des Droits de l’Homme, celle qui a connu la souffrance et l’humiliation pendant l’Occupation nazie, celle qui lutte pour le rayonnement de sa langue et de sa culture à travers le Monde. Mais nous dénonçons et condamnons d’autant plus vigoureusement la politique menée par l’Autre France, sournoise et conquérante, qui veut imposer ses propres intérêts au détriment et au mépris de ceux des Autres.

Antananarivo, le 27 avril 2010

Adolphe E. RAKOTOMANGA

Président de l’Association Force de l’Education et de la Recherche (HFF/FER)

Maître de Conférence Université d’Antananarivo

1. Alors que ces Accords ont reçu la caution et le soutien des organisations internationales (ONU), continentales (Union Européenne, Union Africaine) et régionales (SADC)
2. Cf. Midi Madagasikara du 27 mai 2009, page 3
3. Cf. Les Nouvelles du 03 avril 2010, page 2, dans laquelle, se basant sur la version française sur la crise et son origine qu’il a lue sur le site web du MAE français et qui accable Marc Ravalomanana, Père Pedro écrit notamment que « Madagascar est en paix malgré quelques accrochages qui se sont produits ici et là »
4. Cf. Rapport mondial sur le Développement Humain 2009, publié par le PNUD (octobre 2009) (5) Cf. « L’Afrique répond à Sarkozy » Editions Philippe Rey, 2008. Œuvre collective de 23 intellectuels Africains dont le Malgache Raharimanana. A lire également la série de 42 questions posées à la délégation de la HAT lors du « Dialogue Politique Union Européenne – Madagascar » tenu à Bruxelles en juillet 2009. On y constate à travers ce questionnaire que le monde du « ni vu, ni connu, je fais ce que je veux » est bien révolu


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Association AJPA Madagascar

samedi 1 mai 2010

Korontana politika 2009 Tena fanonganam-panjakana ary hany tokana teto Madagasikara

Tena fanonganam-panjakana ary hany tokana nisy teto Madagasikara hatramin’ny nisian’ny fitondrana repoblikana ny fiovan’ny fitantanan-draharaham-panjakana ny volana Martsa 2009 no ho mankaty.

Abaribarin’ny lisitry ny fanonganam-panjakana nitranga maneran-tany nanomboka ny taona 1797 izany. Vao nohavaozina ny 26 aprily 2010 lasa teo io lisitra io ary azon’ny besinimaro atao tsara ny mijery izany ao anaty Aterineto (Internet). Tadiavo ao amin’ny «Google» ny andian-teny hoe «coup d’État» dia hipoitra izany. Safidio ny ao amin’ny «Wikipédia».

Miisa 125 ny fanonganam-panjakana mivantana nisy teto amin’izao tontolo izao nanomboka ny taona 1797, araka io lisitra io. I Frantsa no firenena nisehoana fanonganam-panjakana voalohany teto an-tany tamin’io taona io. In’efatra nisesy ny toy izany tany hatramin’ny taona 1851, taona nanomboka nanjakan’i Louis-Napoléon Bonaparte. Karazan’ny mpanarak’efa i Meksika taty aoriana raha nanongana an’i Francisco Madero i Victoriano Huerta tamin’ny taona 1913. Ary dia nihanaka ny aretina avy eo. Ny tany Niger, izay vao niseho tamin’ny fiandohan’ity taona 2010 ity kosa no fanonganam-panjakana farany hatreto rehefa nanilika an-keriny an’i Salou Djibo ny tafika notarihin’i Mamadou Tandja.
Ny mialoha ny farany, izany hoe ny fanonganam-panjakana laharana faha-124 maneran-tany, araka ilay lisitra ihany, dia ny teto amintsika ny taona 2009 rehefa nisikim-ponitra niaraka tamin’ny ampaham-bahoaka sy ny ampahana miaramila mitam-piadiana, ka nanao izay hanonganana an’i Marc Ravalomanana, Filoha voafidim-bahoaka am-perinasa, ny Ben’ny tanànan’Antananarivo tamin’izany, Andry Rajoelina.
Raha ny taty Afrika indray dia miisa 77 hatramin’izao ny fanonganam-panjakana niseho, araka ilay lisitra ihany. Tany Ejypta tamin’ny taona 1952 ny voalohany. I Farouk I no lasibatr’i Mohammed Naguib tamin’io. Voatsiahy tetsy aloha fa ny raharaha tany Niger no fanonganam-panjakana farany nitranga teto an-tany sy taty Afrika ary dia efa fantantsika ny teo alohany.

Herisetra sy ny fanamparam-pahefana

Tsy hita ao anatin’ny lisitr’ireo fanonganam-panjakana miisa 77 taty Afrika tato anatin’ny 60 taona latsaka kely ireo kosa ny fanamarihana na filazana fa fanonganam-panjakana no hetsi-bahoaka teny an-dalambe notarihin’i Marc Ravalomanana teto Madagasikara tamin’ny taona 2002, izay Ben’ny tanànan’Antananarivo ihany koa mialoha izany. Ny kabary natao tao amin’ny kianjan’ny demokrasia tao Ambohijatovo ny Sabotsy 24 Janoary 2009 mantsy dia ny hoe : «Ny fahefana azo teny an-dalambe dia tsy maintsy esorina eny an-dalambe». Dia izay no nitondrana ny vahoaka nidina teo amin’ny kianjan’ny 13 Mey tao Analakely nandritra ny roa volana teo.
Raha ny manodidina ny taona 2002, dia ny tranga tany Niger ny taona 1999 sy ny tany Centrafrique sy Ginea-Bisao ny taona 2003 raha ny taty Afrika, ary ny tany Fidji (Oseania) ny taona 2000, no zava-nitranga akaiky indrindra voatondro ho fanonganam-panjakana teto an-tany fa tsy ny teto Madagasikara velively tamin’izany fotoana izany.
Izay indrindra no mahatonga ny olana ho saro-bahana ankehitriny. Alentika ao an-tsain’ny maro ny fitovian’ny hetsi-bahoakan’ny taona 2002 sy ny raharaha zandriny 7 taona taty aoriany. Samy tolombahoaka (révolution) izy roa ireo. Fijery samy manana ny azy tokoa izy ity. Ny tena tolombahoaka marina tokoa mantsy dia tsy sokajian’ny mpandinika ny raharaha politika maneran-tany ho toy ny fanonganam-panjakana na oviana na oviana. Ny zava-misy iaraha-mahalala sy iaraha-mahatsapa anefa dia saika ny firenen-drehetra no indray mitsipaka sy manameloka ny fandraisam-pahefana nataon’i Andry Rajoelina ny volana Martsa 2009. Ny ato anatiny ihany koa dia ampaham-bahoaka betsaka no mandà marindrano ny fanesorana an-keriny ny Filoha am-perinasa Marc Ravalomanana.
Porofo mitohoka amin’ny tenda ny fibosesehan’ny karazam-panoherana. Tsy afaka miseho firy anefa ny mpomba ny Filoha nanaovana hetraketraka noho ny basy sy ny ramatahora mihoapampana ary ny fafy lainga tsara lahatra, izay zary lasa sakafo hanina sy rano sotroina ary rivotra iainana isan’andro vaky eto amin’ny Nosy. Vao mainka anefa izany manamafy fa fanonganam-panjakana marina no nisy teto. Sady tsy manana ny fototra ara-dalana manaraka ny fenitra eken’izao tontolo izao no tsy manana ny fototra ara-drariny, izay iorenan’ny fankatoavan’ny olom-pirenena maro an’isa ny fahefana mijoro. Hany heriny ny fampiasana herisetra sy ny fanaparam-pahefana miseho amin’ny endriny samihafa no entiny manamarina ato anatiny ny fisiany, ary izy aloha izao no eo amin’ny familiana, na iza manaiky na iza mitsipaka.

Source: www.tiatanindrazana.com, Association AJPA Madagascar